CHAPITRE II

 

 

 

 

Depuis combien de temps est-il prostré ainsi ? Son regard semble reprendre conscience. D’instinct, sa main cherche le verre, plein à nouveau, et il boit pendant qu’il relance l’enregistrement :

« — … Tout a commencé hier matin. Après t’avoir laissé à la clinique, je suis passé au Centre d’études. Tomley du service de coopération venait de lancer le plan II, mais il était trop tard. Ces dingues avaient bien calculé leur coup ! Tu sais que le Sénat n’a jamais cru que la colonie de Mars avait les fusées antimatière. Ils ont toujours pensé que le film venu de Mars était un montage, malgré ce que nous leur affirmions au Centre d’études avancées, et ce que confirmaient les militaires. Alors ils ont lancé un ultimatum hier matin au gouvernement de Mars : ou bien la colonie revenait au sein de sa mère – ce sont leurs propres paroles, tu te rends compte ! – ou bien ils détruisaient leur planète, puisque la Terre ne recevait plus aucun minerai. Mars a répondu très vite, peut-être un quart d’heure plus tard, que si une fusée quittait la Terre, les leurs s’envoleraient immédiatement et nous n’aurions fait que nous suicider…

« Tout cela s’est passé sans que l’armée ne soit consultée, comme si elle n’existait pas, et sans consulter le peuple. Et lorsque nous avons appris ce qui se passait, il était trop tard. Les Transmissions n’ont déchiffré les bandes et appris tout cela que vers 11 heures. Trois minutes plus tard, les bases de Méditerranée expédiaient une salve de six fusées. C’est un politicien quelconque du Sénat qui a pénétré de force dans le poste de coordination-commandement de Gibraltar. Il avait un plan de lancement copié sur cette revue africaine qui a fait récemment un reportage sur la force anti-M ! Est-ce que tu imagines ça ? Des politiciens ont pensé que les informations publiées dans un reportage pouvaient permettre de lancer des fusées…Effectivement, le gars a été capable d’inscrire les coordonnées de Mars sur les cadrans de site et aussi de suivre la chronologie des mises à feu. Tu penses, six interrupteurs à basculer dans l’ordre, ce n’est pas trop difficile. Dès le premier contact, l’alerte a été donnée dans le poste central et les gars sont venus au grand galop. Théoriquement, ils avaient largement le temps ; c’est-à-dire si l’intrus avait été un technicien ou un militaire. Mais jamais personne n’aurait imaginé qu’un pauvre imbécile de politicien tenterait une mise à feu sauvage ! En temps normal, il faut quatorze minutes pour effectuer le lancement après vérification, réglage de l’asservissement des fusées au centre de tir et réglage des systèmes d’autodestruction. C’est pour cela qu’elles sont toujours lancées en nombre pair, de manière à se détruire entre elles si par hasard elles échappaient à notre contrôle.

« Ce sinistre fou ne connaissait rien de cela, il avait reçu l’ordre de ses copains sénateurs de lancer une salve en suivant les explications de cet article et il l’a fait.

« Voilà, maintenant elles font route vers Mars, et il est impossible de les rappeler ou de les détruire, les systèmes n’ayant pas été branchés. L’État-Major a essayé de faire comprendre à Mars ce qui s’était passé, mais ils ont lancé leurs propres armes ; c’est compréhensible. On a aussi essayé de les inciter à détruire nos fusées en vol, mais ils prétendent qu’il n’y a pas de certitude que l’interception se fasse en totalité et l’explosion masquerait celles des autres qui auraient échappé. Ils préfèrent attendre qu’elles arrivent aux abords pour tenter de les avoir avec des chasseurs. Ça provoquera des dégâts terribles, mais c’est ce que leur population a décidé par sondage électronique instantané. Et en attendant, leurs douze fusées viennent vers nous. Elles ont été lancées en accéléré, c’est-à-dire que nos chasseurs ne les auront même pas sur les écrans. Aux abords, elles passeront en survitesse. Il n’y a plus rien à faire, c’est la fin. Cal. On était pourtant si heureux sur terre… »

La voix de Giuse craque et Cal dans son fauteuil le ressent douloureusement.

« — Sur Terre, c’est l’enfer depuis hier après-midi. Des bêtes ! Nous sommes redevenus des bêtes. Si tu savais… Dès que j’ai su ce qui s’était passé, j’ai fait comme tout le monde, j’ai cherché un moyen de fuir. Mais à la clinique, on m’a répondu que tu étais déjà opéré et en hibernation de repos, comme tu l’avais demandé, pour dix jours ! Les astroports étaient déjà pris d’assaut, l’armée devait défendre ses propres bâtiments… Alors j’ai pensé à un truc. Tu te souviens des capsules judiciaires, ces espèces de petites fusées où l’on colle les condamnés pour les expédier dans l’espace et dans le temps, loin de la Terre, depuis l’abolition de la peine de mort et la loi sur les colonisations ? Apparemment personne n’y avait pensé ! Je me suis précipité au pénitencier de Sibérie. Il était abandonné mais le site de lancement fonctionnait ! Alors j’ai été te chercher à la clinique et j’ai forcé le chirurgien à m’aider en lui promettant de le sauver. On t’a mis dans un hibernateur de secours pour te transporter jusqu’ici.

« Il nous restait peu de temps. On estime que les fusées percuteront vers 10 heures ce matin et nous devons être déjà dans l’espace pour éviter l’onde de choc. Dès que tu as été installé, j’ai fait partir le chirurgien ; il l’avait bien mérité. Ces capsules ne comportent qu’une couchette d’hibernation, impossible donc de partir dans la même. J’ai beaucoup réfléchi. Cal, je vais programmer le départ automatique vers la zone AD 437 d’Alpha du Centaure. On ne sait pas très bien ce qu’il y a au-delà, mais on sait au moins qu’il y a un fourmillement de planètes vers les Confins. Nous partirons ensemble, en vol de groupe, mais je ne vais pas m’hiberner tout de suite, je n’en aurais pas le temps. Dès que j’aurai repris conscience – parce que ces capsules ne sont pas faites pour le confort des passagers, c’est très rustique et je pense que je m’évanouirai – dès que je le pourrai, donc, je prendrai la mienne en contrôle manuel pour venir près de toi, puis je me mettrai en hibernation. Je pense qu’ainsi nous ferons route ensemble et subirons les mêmes déviations pour nous retrouver sur le même monde dans… je ne sais combien de temps. Tu te souviens que les capsules sont programmées pour orbiter autour de la première planète de type Terre capable de recevoir son passager. D’accord, on n’en connaît aucune à l’heure actuelle, mais les physiciens sont persuadés qu’il en existe. Mathématiquement c’est forcé, il suffit d’aller assez loin pour ça et le temps ne nous manquera plus désormais…

« J’ai modifié légèrement les ordinateurs de nos capsules et je serai ranimé avant toi, donc tu n’auras pas à entendre ceci, sauf plus tard, peut-être, pour la petite histoire. Cependant, il peut se passer un incident que je n’ai pas prévu et nous serons peut-être séparés. Dans ce cas, tu entendras cet enregistrement à ton réveil…

« En principe, les capsules se posent automatiquement lorsque l’ordinateur a déterminé un site convenable selon les critères du programme, mais tu pourras prendre les commandes avant l’atterrissage. J’ai fait le nécessaire, l’ordinateur t’obéira. Souviens-toi que les capsules redécollent, après s’être posées, pour s’autodétruire dans l’espace. On ne veut pas que le prisonnier puisse bénéficier d’un prestige auprès de collectivités, s’il en découvre sur place. Donc décharge rapidement le matériel de la soute. J’ai ajouté à celui qui est en dotation normale, très succinct tu vas le voir, quelques caisses du musée de la Civilisation, de Rome. Ne crie pas, il va être détruit dans quelques heures, autant sauver quelques reliques de notre Histoire. Je n’ai pas eu le temps de choisir et ne sais pas ce que tu vas trouver. Le tout est partagé entre ta capsule et la mienne. Il y a des documents, je crois, et des objets.

« Voilà, Cal. Je crois que je n’ai rien oublié. Si tu as entendu tout cela, c’est que nous sommes séparés. J’ai fait de mon mieux. Si je me suis trompé, pardonne-moi… Adieu, Cal. »

Un déclic à nouveau, comme pour en souligner la fin.

Les yeux vides. Cal reste immobile, presque aussi pâle qu’à son réveil.

Ainsi tout est fini. Seul, il est seul maintenant. Jamais il n’avait réalisé ce que voulait dire ce mot. Et quelle est la probabilité pour trouver une race sur une planète ? Autant qu’il s’en souvienne, on n’a jamais fait le calcul.

Cet effort de mémoire, instinctif, l’a un peu sorti de son abattement et il se lève. Aussitôt la paroi à côté du siège dévoile un renfoncement dans lequel il aperçoit une combinaison légère, d’intérieur. Machinalement, il l’enfile avant de mettre des sandales légères mais certainement solides. Un miroir lui renvoie l’image d’un homme de vingt-huit ans, harmonieusement développé pour son mètre quatre-vingt-deux, au visage intéressant. Pas beau selon les critères habituels, mais avec un charme certain.

Une porte, là. Il pousse la cloison qui coulisse et pénètre dans un minuscule poste de pilotage. Encore une fois, son esprit curieux, sa formation de logicien, activent son cerveau et il s’assied dans le siège pilote, devant une console de commandes. Ses yeux errent un instant devant la multitude d’interrupteurs, de boutons et de petits volants comme on fait maintenant. Il a eu à s’occuper, il y a cinq ou six ans, de remettre sur la voie une usine de production de fusées de croisière dont les ventes baissaient. Il s’est donc mis au pilotage amateur. Et puis comme il aimait la navigation, il a poursuivi ensuite, passant toutes les qualifications et brevets civils, si bien qu’il s’y retrouve assez rapidement. Apparemment, ses principes ont été appliqués aux capsules dont les rangées de boutons sont installées selon sa méthode, en utilisant la standardisation des couleurs et des formes pour chaque action précise.

Il bascule quelques interrupteurs et le grand écran, devant lui, prend vie. Une grosse boule bleutée : une planète !

Il a un coup au cœur en croyant reconnaître la Terre, mais non, ce n’est pas possible ! Et puis les continents eux-mêmes sont différents. D’un geste, il branche le déroulement sonore des sondeurs et sélectionne l’ordinateur de bord qui commence son laïus de sa voix métallique désagréable :

« — Planète de type Terre, composition de l’air un peu pauvre en gaz carbonique et plus riche en oxygène, très peu de traces de xénon, les autres gaz rares en proportion habituelle. Pesanteur légèrement inférieure, ce qui va à rencontre de la masse de la planète, deux fois plus grosse que la Terre. Explication plausible : un noyau central moins lourd, à confirmer… »

Un sourire léger vient étirer un instant les lèvres de Cal. Sacrés ordinateurs !…

« — … Trois continents et un grand archipel d’îles. L’un des continents est situé entre l’équateur et la zone tempérée Nord, un autre entre l’équateur et la zone tempérée Sud, le troisième est en longueur entre les zones tempérées Nord et Sud. L’archipel est entre l’équateur et la zone tempérée Sud, à l’est du premier continent. Le continent n° 2 semble plus sec que le premier, le dernier paraît avoir une climatologie équilibrée. L’archipel comprend plusieurs centaines d’îles, par petits groupes. Certaines atteignent plus de 1800 kilomètres de long.

« Révolution de la planète en trente heures ! Un seul satellite naturel, situé à grande distance. Un pôle magnétique noyé dans une couche glacière importante, équilibrée par une autre masse glacière à l’opposé. Pas d’indice apparent de civilisation évoluée. »

Apparemment, au gigantisme près, cette planète ressemble assez, du moins dans les grandes lignes, à la Terre. Si ce n’est qu’il n’y a que trois continents, immenses il est vrai. Il est extraordinaire de penser que les physiciens terriens ont eu raison. Il existe dans l’espace d’autres planètes bleues où les hommes peuvent vivre. Quel dommage que celle-ci n’ait pas été découverte. Mais peut-être était-ce impossible à cause du trajet ? Cette pensée incite Cal à lever la tête vers l’horloge électronique, derrière lui. Bon sang ! ce n’est pas… pos… Elle indique le XVIIe siècle, 1631, exactement le 6 avril à 17 h 47 ! Et puis l’explication vient toute seule. Les pendules astronautiques comportent quatre fenêtres. Il a été opéré en juillet 2296, eh bien, la pendule a atteint son maximum 9999, et elle a recommencé à zéro ! Ça fait donc plus de 9000 ans qu’il… Mais non, même pas, il n’y a aucun moyen de savoir combien de fois elle est revenue à zéro !

Ces chiffres lui tombent sur le crâne comme des coups de masse et, à nouveau, il se sent accablé. C’est la voix de l’ordinateur qui le secoue :

« — Site d’atterrissage reconnu, les manœuvres vont commencer dans deux minutes. »

Instinctivement, ses doigts courent sur le clavier, débranchant le pilotage automatique. Pas de ça, hein ! Puisqu’il va finir ses jours ici. autant qu’il agisse en homme libre, même si son choix doit lui coûter la vie. Pour ce qu’elle vaut maintenant !…

La capsule orbite assez haut mais l’écran de visibilité peut utiliser un fort grossissement. Cal règle le petit volant latéral et le second continent apparaît. Une savane jaune-ocre occupe le centre alors que la végétation, d’un vert très foncé, est plus riche au nord. Un fleuve immense, maintenant, qui semble couper le continent du nord au sud ou plutôt du sud au nord, d’après l’index de l’écran indiquant la direction du pôle magnétique. Aucune trace de vie, mais ça ne veut rien dire encore, sauf que celle-ci n’est pas très évoluée… s’il en existe. Sans savoir très bien pourquoi. Cal pose les doigts sur les réglettes de pilotage spatial et remet en route le moteur principal. La capsule pivote et décrit un S qui l’amène au-dessus du premier continent. Tout, ici, est d’un vert foncé, avec d’immenses forêts hachées de lacs, d’une mer intérieure, de prairies aussi. Plus au nord, les forêts deviennent d’un vert étonnant, tirant sur le bleu. Le spectacle est magnifique. L’océan qui borde ce continent paraît d’un bleu très pâle, surtout à l’est et au sud. Cal se tourne machinalement vers le haut-parleur de l’ordinateur et ordonne :

— Caractéristiques du continent survolé et établissement de cartes.

Un crachouillis peu élégant et la machine démarre.

« — Hauteur moyenne 806 mètres, une chaîne montagneuse au nord atteignant 12000 mètres d’altitude, une pénéplaine centrale. Longueur maximum d’est en ouest, 13500 kilomètres, largeur du nord au sud, 9100 kilomètres. Température atteignant 40° centigrades au sud, 28° dans la partie centrale, 18° au nord. Il semble probable que cette saison est celle de l’été. Deux grands fleuves naissent au sud du massif montagneux et s’écoulent, l’un vers le sud l’autre obliquant à l’est. Ils ont chacun un grand nombre d’affluents. Tout le centre du continent est très irrigué. »

« C’est là ! » pense brusquement Cal. Voilà où il va descendre, entre la mer intérieure et le fleuve à l’est. Il est sur le point de donner l’ordre à l’ordinateur de préparer la capsule lorsqu’il s’interrompt. « Jamais plus je ne survolerai cette planète. Une fois posé, ce sera fini, le compte à rebours commencera. Autant en profiter pour l’explorer entièrement, d’autant que ça me permettra de faire établir les cartes complètes, même si je ne dois jamais en avoir l’usage… »

Il donne ses ordres et sélectionne le pilotage automatique sur l’ordinateur. Une nouvelle fois, la capsule modifie sa trajectoire pendant que les lumières témoins des sondeurs clignotent.

Voilà le troisième continent, plus sombre. C’est un bloc massif, agressif, large de 9000 kilomètres et long de 18000 ! Il s’étend du nord au sud, un peu comme les Amériques terriennes, mais beaucoup plus long. Même la mer a une couleur froide, sombre elle aussi.

La capsule change encore d’orbite et, au bout d’un moment, apparaît l’archipel. Là c’est l’inverse, une sorte de paradis, ou plutôt toutes les sortes de paradis. Il y en a pour tous les goûts, depuis la petite île, genre Tahiti, près de l’équateur, jusqu’à une immense terre montagneuse, une Corse européenne multipliée par 20, plus au sud. Encore une région tentante, mais sa décision est prise et il donne le dernier ordre de l’ordinateur.

— L’atterrissage se fera à l’est du premier continent, à 500 kilomètres de la mer, et autant au nord du fleuve. Nous allons faire un stationnaire à la verticale de ce point et tu feras un relevé au 50 000e, de la région sur 4000 km². Après quoi on se posera.

« — Impossible, répond la voix métallique, l’atterrissage se fait obligatoirement de nuit pour passer inaperçu, dans l’hypothèse où des races intelligentes vivraient sur cette planète. Ce programme n’a pas été modifié. Seul, dans la phase d’atterrissage, l’ordre comprenant le délai de station au sol a été allongé à une heure.

« Ça c’est le travail de Giuse », songe Cal. A la pensée de son ami son regard vacille et il sent une immense fatigue l’envahir. Depuis tout à l’heure, son esprit s’est raccroché à l’exploration de la planète pour anesthésier le traumatisme moral qu’il a reçu au réveil. Mais maintenant, il n’y a plus rien à faire et les révélations de Giuse remontent à la surface. Une dernière chose, tout de même.

— Peut-être y a-t-il des bêtes dangereuses au sol, est-il possible de se poser à la fin de la nuit, disons une heure ou deux avant le jour ?

La réponse vient très vite, cette question avait dû être prévue :

« — Oui. »

— Rien de trop, hein ? tu n’es pas très affectueuse, foutue machine !

« — Vous êtes un criminel et la vie sauve représente encore beaucoup de clémence pour vous. »

Hein ? Un instant interloqué. Cal comprend. Bien sûr ! A discuter avec l’ordinateur, il avait oublié que celui-ci a été programmé pour s’adresser à un criminel, et les hommes, là-bas, n’avaient pas de raison de montrer des égards au futur passager. Au contraire, ils ont pris soin de lui rappeler que quelques dizaines d’années auparavant, il aurait été exécuté au laser, avec tout ce que cette vieille machine avait de barbare. D’ailleurs, dans un jour ou deux, il sera si avide d’une autre voix que, même insultant, l’ordinateur lui manquera. Dommage que Giuse n’ait pas pu effacer l’ordre d’autodestruction. Il ne va pas pouvoir attendre comme ça l’heure de l’atterrissage. Il faut essayer de dormir, oublier, un moment au moins. Cette fois, l’ordinateur ne fait pas de commentaire et des comprimés apparaissent dans un petit logement. Histoire de les faire couler, il va chercher le verre, a côté, à nouveau rempli, ce qui prouve qu’il n’a pas encore absorbé la ration de revitalisant prévue. Puis il bascule le siège pilote et s’endort d’un coup.